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L’instrumentalisation politique de l’accord de décembre 1968, déjà vidé de sa substance.

Voyons d’abord la portée juridique de cet accord franco-algérien du 27 décembre 1968 :

« Le Conseil d’État français a reconnu que l’accord du 27/12/1968 constitue un accord international en vigueur, qui prime sur le droit interne dans les domaines qu’il couvre. Il n’est donc pas « assujetti » au sens strict aux Accords d’Évian, mais il en est issu politiquement et historiquement, et en prolonge l’esprit. »

 Autrement dit, sa dénonciation nécessite l’accord préalable des deux parties, au risque de mettre en cause certaines clauses des accords d’Évian de 1962 dont il est assujetti, qui seraient en défaveur de la France. C’est le cas de la dispense de poursuites pour des crimes de guerre en Algérie et de l’indemnisation des personnes et des biens en raison de la guerre.

L’accord de décembre 1968 offrait aux Algériens un régime spécifique qui leur facilite principalement l’entrée en France, une procédure plus souple pour le regroupement familial et des droits sociaux et économiques aux Algériens résidant en France, entre autres :

Or, cet accord a été amendé par des lois qui l’ont rendu caduc. En effet, l’instauration, depuis le 11 octobre 1986, d’un visa obligatoire pour les Algériens ne permet plus à un ressortissant algérien de venir en France pour s’y installer ni en visite touristique pour une courte durée. En effet, l’arrivée des Algériens est verrouillée par l’octroi préalable d’un visa qui abolit, de manière détournée, les avantages concédés aux Algériens. En vérité, pour se rendre en France, un Algérien doit obtenir un visa auprès de l’ambassadeur de France en Algérie. Ce dernier relève des décisions des autorités consulaires et évolue en fonction de l’atmosphère politique entre les deux pays. Il accorde plus de visas à d’autres ressortissants de la région (comme les Marocains et les Tunisiens) qu’aux Algériens.

a) – L’accueil en France :

Statistiquement, les titres de séjour accordés par pays du Maghreb pour les années 2023,2024 et 2025 sont les suivantes :

Année :     2023       2024      2025         TOTAL :      %

Algérie :   35.000    37000    38.000        110.000      38,46 %

Maroc :    38.000  40.000  41.000       119.000     41,61 %

Tunisie :    18.000    19.000    20.000        57.000      19,93 %

La moyenne annuelle des visas délivrés durant ces trois dernières années est :  Algérie = 240031, Maroc = 271341, Tunisie = 103231

b) – Le regroupement familial :

Voici la répartition des regroupements familiaux accordés par pays du Maghreb :

Année :      2023           2024             2025              TOTAL     %

Algérie     11.000        12.000          12.500             35.500      36,00 %

Maroc        13.000        13.500         14.000            40.500      41,10 %

Tunisie        7.000          7.500            8.000            22.500     22,84 %

À l’évidence, les Algériens présumés favoriser par l’accord de 1968 qui leur confère un statut spécifique, sont en réalité ceux qui obtiennent le moins de cartes de séjour, le moins de visas et le moins de regroupement familial comparés au Maroc et la Tunisie régit par le régime général de droit commun de l’immigration, surtout, proportionnellement aux populations de chaque pays (Algérie = 46,7 millions, Maroc = 38,1 millions, Tunisie = 12 millions).

Conséquences : Bien que les accords de 1968 accordaient la libre circulation des Algériens, ces derniers sont, depuis la loi du 11 octobre 1986, soumis au même régime que les autres états de la région, il leur faut un visa délivré par minutie par l’ambassade de France en Algérie. Un Algérien ne peut donc plus débarquer librement en France sans un visa et s’y installer.

c-) les droits sociaux et économiques :

Cet aspect porte surtout sur une convention bilatérale pour la prise en charge par la Sécurité sociale française des soins des Algériens en France et de la retraite, et celle de la caisse de sécurité sociale algérienne pour la prise en a charge des Français et affiliés à la caisse de sécurité sociale pour leurs soins en Algérie. En résumé, la caisse française prenait en charge les soins des ressortissants algériens en France, et la caisse algérienne celles des ressortissants français et affiliés en Algérie.

1-) prise en charge des malades :

Les Algériens malades pris en charge en France sont des salariés algériens affiliés à la caisse de sécurité algérienne qui les envoie pour des soins en France. Ils disposent d’un document de prise en charge à présenter à l’hôpital ; les frais sont alors comptabilisés dans les comptes de réciprocités entre la caisse de sécurité algérienne et la caisse de sécurité française.

Les malades français travaillant en Algérie, les Franco-Algériens et autres affiliés à la caisse de sécurité française qui sont soignés en Algérie, leurs frais de soins sont également comptabilisés dans les comptes de réciprocités selon la convention entre la caisse française et la caisse algérienne.

Malgré les brouhahas de certains politiciens évoquant le non-paiement des frais de soins d’Algériens en France à hauteur de 100 millions d’euros, il s’avère, et le rapporteur de l’étude parlementaire le cite clairement, les comptes de réciprocités infirment cette thèse, à savoir :

La caisse algérienne doit effectivement 102 millions € à la caisse française

Mais, la caisse française doit, quant à elle, 400 millions € à la caisse algérienne, soit un solde en faveur de l’Algérie de 298 millions € et non pas le contraire.

2-) les retraites et l’ASPA (Assistance Sociale des Personnes Agées) :

Le rapporteur du parlement cite l’exemple de cas où un Algérien a travaillé 20 ans en Algérie et 20 ans en France, mais que la caisse de retraite algérienne ne verse pas sa part de retraite, ce qui engendre un versement de l’ASPA aux retraités algériens.

Selon la thèse du rapporteur parlementaire, l’adhésion à une caisse de retraite est obligatoire en Algérie, tout comme les salaires dans une certaine mesure. Pourtant, seuls 60 % (*) des travailleurs algériens sont affiliés à ces caisses de retraite, et leur salaire converti en euros est en moyenne cinq fois et demie inférieur au salaire français.

*À noter qu’il y a une catégorie importante d’Algériens venus travailler en France qui n’ont pas forcément cotisé à une caisse de retraite en Algérie, bien que l’affiliation à la retraite soit obligatoire. On estime que seuls 60% des salariés en Algérie sont affiliés aux caisses de retraite, ceux qui doivent cotiser volontairement à une caisse de retraite ou les travailleurs dans le secteur informel ne sont pas forcément affiliés.

Reprenons son exemple :

Un salarié français ou algérien vivant en France ayant reçu un salaire annuel de 20 000 € pendant 80 trimestres (20 ans) recevra une pension mensuelle de retraite du régime général calculée comme suit : 20 000 € X 37,5 % X 80/172 = 3488,37 € par an, soit 290,69 € par mois. Après déduction de 10 % pour les impôts et la CSG, il percevra 261,62 € net par mois, un montant inférieur au minimum vieillesse (1034,28 €). Par conséquent, le retraité français ou algérien recevra un supplément de l’ASPA de 772,66 €.

Toutefois, le salarié algérien doit résider en France et détenir un titre de séjour l’autorisant à travailler pendant au moins dix ans pour avoir droit à l’ASPA. Si jamais il repart s’installer en Algérie, il ne percevra pas l’ASPA, mais seulement le montant mensuel de sa retraite, soit 261,62 €. S’il a cotisé à la caisse de retraite en Algérie avant de venir en France, elle lui payera également une retraite proportionnelle aux années travaillées en Algérie.

3-) Les étudiants algériens en France (1)

Au contraire du régime général pour les étudiants étrangers en France qui leur accorde des avantages, l’accord franco-algérien les réduits :

L’accord de 1968 présente des limitations pour les étudiants algériens par rapport au régime général appliqué aux autres étudiants étrangers :

  • Les étudiants étrangers peuvent travailler jusqu’à 964 heures par an (soit 20h/semaine) sans autorisation spécifique alors que les étudiants algériens doivent obtenir une autorisation provisoire de travail (APT), ce qui complique l’accès à l’emploi étudiant.
  • Les étudiants étrangers peuvent demander un changement de statut vers salarié ou entrepreneur plus facilement pour rester en France, le changement de statut pour les étudiants algériens est plus restrictif et moins souple que celui des étudiants étrangers, notamment pour les jeunes diplômés algériens souhaitant rester en France.

Les aides au logement (APL) sont accordées en général à tous les étudiants, y compris les étudiants étrangers (en moyenne 200€ pour ceux qui remplissent les conditions de revenu), elles sont prises en charge par la Caisse d’Allocations familiales.

Cependant, exceptionnellement, l’Algérie affecte chaque année les montants d’aides au développement qu’elle reçoit de la France pour, d’une part, financer les écoles de l’Institut français en Algérie et le reste pour financer celui de ses étudiants en France.

Les cas évoqués indépendamment des accords de décembre 1968 :

  • Le cas des retraités résidents en Algérie qui ne déclarent pas leur décès et continuent, de fait, à percevoir leur retraite par des tiers.

C’est un cas récurrent pour un grand nombre de retraités d’autres pays, y compris des pays européens, et se focaliser uniquement sur les retraités algériens relève d’une instrumentalisation pernicieuse.

En effet, les retraités qui résident dans les pays suivants font face aux mêmes enjeux : Maroc, Tunisie, Espagne, Portugal, Turquie et bien d’autres pays sont concernés par ce phénomène que les autorités françaises envisagent de mettre un mécanisme pour l’enrayer.

  • Un autre cas qui ne cesse d’alimenter les polémiques, le cas des OQTF :

L’ensemble des OQTF en France est :

137 730 OQTF prononcées en 2023 et 11.722 renvois forcés ont été réalisées, soit un taux d’exécution de 6,9%

140 000 OQTF prononcées en 2024 et 20.000 renvois forcés ont été réalisés soit, soit un taux d’exécution de 14,28%

Nota : Les données de 2025 sont en cours, mais les tendances resteront sensiblement similaires.

Concernant les Algériens :

+- 25000 OQTF prononcées en 2023 et 2962 renvois forcés ont été réalisés, soit un taux de 11,85%, supérieur à la moyenne nationale de 6,9% pour l’année considérée

+- 25 000 OQTF prononcées en 2024 et 2999 renvois forcés ont été réalisés, soit un taux de 12 %, taux inférieur à la moyenne nationale de 14,28 % pour l’année considérée (*).

L’Algérie a été, proportionnellement au nombre d’OQTF, parfois mieux à reprendre ses OQTF que la dizaine d’autres pays, et pourtant, à entendre médias et politiciens, elle serait carrément réfractaire, voire opposée à la reprise de ses ressortissants.

*L’arbitraire entourant la situation de deux OQTF algériennes, qui ont été renvoyées par l’Algérie vers la France après qu’elle a constaté que les procédures légales n’avaient pas été respectées, a considérablement réduit la collaboration franco-algérienne sur cette question. Non seulement l’Algérie a contesté ces procédures purement politiciennes, mais les juges français, chargés de l’arbitrage, lui ont donné raison.

  • Pour finir et contrecarrer ceux qui crient aux dépenses en faveur des Algériens et jamais des recettes qui favorisent les budgets de la France, je prends, entre-autre exemple, le cas des médecins algériens dans les hôpitaux de France :

26000 médecins étrangers travaillent dans les hôpitaux français pour compenser le manque de médecins français. Parmi les 19 154 médecins d’entre eux sont des diplômés hors de l’Union européenne et bénéficient de régimes salariaux particuliers, c’est-à-dire qu’ils sont payés au tarif fixe de 1400 € par mois pendant une période de 3 à 5 ans.

Parmi eux, 16.000 médecins et professeurs algériens, formés dans les universités algériennes et ayant pratiqué au moins cinq années d’exercice de leur métier avant de venir en France.

Une étude financière nous éclaire sur les importants revenus engrangés par la France pour ce seul secteur, sans qu’il ne soit fait cas par aucun politicien ni média :

  1. Le cursus de la formation d’un médecin en France coute 200.000€. Un médecin algérien ne coute aucune charge de formation, soit un bénéfice de 200.000€ par médecin employé dans les hôpitaux français.
  2. Un médecin algérien est payé en moyenne 1400€ par mois, soit : 16.800€ par an pendant trois à quatre ans contre le salaire d’un médecin français estimé en moyenne à 6100€/mois, soit : 73.200€

Pour les 16 000 médecins algériens seulement, les couts (salaires et études) représentent des gains importants qui réduisent considérablement les couts réels. Si les médecins français assuraient ces prestations en lieu et place des médecins algériens, ces couts seraient nettement plus élevés.

16.000 x 200.000€ (frais de formation)          – 3,29 milliards €

16.000 salaires (73 200 € – 16 800 €) X 3 ans  – 2,71 milliards €

Soit un bénéfice en faveur des caisses françaises :  6 milliards €

Med Kamel Yahiaoui, Ecrivain Essayiste

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Paix à Gaza, la ratatouille de Donald TRUMP

Il y a un peu plus de trente ans, les accords d’Oslo, signés sous l’égide des États-Unis en 1993 par Arafat et Yitzhak Rabin devaient déboucher, comme il est préconisé aujourd’hui, à une paix et l’hypothèse d’un État palestinien à terme à côté de l’État d’Israël.

Les accords prévoyaient une autonomie de l’autorité palestinienne, pour qu’à l’issue d’une période de cinq années, soient mises en œuvre les résolutions de l’ONU pour la création d’un État palestinien.

C’était un leurre qui prolongea non seulement le sort critique des Palestiniens et l’occupation progressive de leur territoire, mais a valu aussi la mort de ses deux signataires : Yitzhak Rabin, assassiné par un Israélien d’extrême droite, et Yasser ARAFAT, présumé empoisonné par je ne sais qui.

L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 contre Israël, aussi mystérieuse que l’attaque du 11 septembre 2001 contre les Tours du World Trade Center aux États-Unis selon les dires de certains observateurs, a pris une tournure macabre pour les deux parties, à des degrés divers. Le point culminant de ces dramatiques évènements a, sans conteste, été l’objectif caché depuis la fondation de l’État d’Israël en 1948 : la réalisation des prophéties messianiques du peuple juif. Cet objectif consistait à créer un grand Israël s’étendant sur des terres censément données par Dieu et incluant la Palestine et certaines parties de l’Égypte, de la Jordanie, du Liban, de l’Irak, de la Syrie et de l’Arabie Saoudite.

La plupart des autorités religieuses juives ne cessent d’ailleurs de le proclamer. De plus, une grande majorité de la population juive, sensibilisée aux déclarations des Ravs et Rabbins, se déclare plutôt favorable à cette idée, à tout le moins pour la partie palestinienne. Pire, les autorités gouvernementales elles-mêmes ne cachent plus leur intention de faire de ce rite ancestral une réalité.

À cela s’ajoute évidemment le désir des États-Unis d’Amérique de faire d’Israël le gendarme du Moyen-Orient. Cela leur permettrait de sécuriser la région et ses assujettis, les royaumes arabes, et de retirer leurs armées et leurs équipements militaires de la région. Cela est d’autant plus possible qu’ils ne sont plus tributaires des ressources pétrolières du Golfe persique, étant devenus eux-mêmes autonomes grâce aux hydrocarbures du schiste.

Cela dit, quel est réellement le rapport avec les futurs accords de paix israélo-palestiniens que préconise Donald TRUMP, hormis la perspective de libérer les otages israéliens restants et de procéder à un échange de prisonniers.

À vrai dire, le leurre d’un hypothétique État palestinien n’a pas changé, les promesses de sa création ne seront probablement pas tenues. Mais l’insaisissable TRUMP a élaboré un stratagème conformément à ce qu’il a toujours voulu faire avec la bande de Gaza en particulier et avec le territoire palestinien en général.

Premièrement, les personnes chargées de mener ce processus sont choisies ; on y retrouve son gendre Jared KUSHNER et Steve Witkoff, son négociateur, qui sont tous deux des amis de Netanyahou et qui partagent également une origine juive commune avec lui. Jared KHUSNER, qui n’est autre que le mari de la fille de TRUMP a été l’initiateur des accords d’Abraham en 2020 avec les états arabes (Bahreïn, les émirats, le Maroc et le soudan) en les persuadant que jusqu’à 15 milliards de dollars pourrait être mobilisé pour des projets économiques en Cisjordanie et à Gaza, dans le cadre d’un plan de paix plus large, le fameux “Peace to Prosperity”, mais cette proposition n’a finalement pas été incluse dans les accords et encore moins réalisée.

Jared Kushner est aussi un promoteur immobilier comme Donald TRUMP, il a, après les accords d’Abraham, créé un club d’investissements qui récolte à ses débuts pas moins de 2 milliards et demi, financé par deux négociateurs arabes autour du projet de Trump (l’Arabie Saoudite et le Qatar).

Un autre légume pour compléter la recette de la ratatouille TRUMPienne, l’ancien premier ministre anglais Tony Blair, que Netanyahou doit apprécier, car il a été dans toutes les combines des guerres contre les Arabes fomentées par les États-Unis, et particulièrement celle contre l’Irak. On raconte même qu’il était à l’origine de la fiole de Colin Powell pour justifier injustement les armes de destruction massive de Saddam. Tony Blair s’est lui aussi recyclé dans le conseil en investissements grâce à un carnet d’adresses recueilli du temps où il était aux affaires politiques.

Au final, tous les ingrédients sont réunis pour faire de Gaza une Riviera autrement nommée, et un blanc-seing à Nétanyahou pour continuer ses basses besognes, quitte à les suspendre momentanément.

Un plan de paix qui ressemble étrangement à un rassemblement d’hommes d’affaires.

Edito : Massine TACIR, Écrivain Essayiste

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Le livre « FRANCE – ALGÉRIE, une guerre sans fin » est maintenant disponible

FRANCE – ALGERIE, la guerre sans fin, de la colonie aux guerres diplomatiques

Préface :

L’histoire de l’Algérie et de la France est un entrelacs complexe de passions, de blessures et d’ambitions, où les mémoires s’entrechoquent avec une intensité rare. Ce livre plonge au cœur de cette relation tumultueuse, explorant non seulement les événements qui ont façonné les deux nations de 1830 à nos jours, mais aussi les récits, les silences et les instrumentalisations qui continuent de modeler leur présent. Des tragédies humaines des Algériens, des pieds-noirs et des harkis aux luttes géopolitiques et économiques modernes, en passant par les combats diplomatiques, les instrumentalisations politiques de l’Algérie, son histoire mémorielle et les récits tronqués de la colonisation, chaque chapitre dévoile une facette d’un puzzle historique et politique aussi captivant qu’épineux. Cette œuvre n’est pas une simple chronique ; elle est une invitation à comprendre les dynamiques profondes qui lient l’Algérie et la France, souvent au-delà des discours officiels. Elle interroge le poids des mémoires collectives, la manipulation des récits historiques à des fins politiques, et les tensions qui émergent lorsque passé et présent se rencontrent sur la scène des relations franco-algérienne. De l’instrumentalisation politique aux récentes polémiques autour des conflits diplomatiques, des visas, des OQTF, des influenceurs ou des écrivains comme Boualem Sansal et Kamel Daoud, ce livre met en lumière les enjeux humains, économiques et diplomatiques qui continuent de nourrir débats et passions. En explorant ces thèmes, nous ne cherchons pas à juger, mais à éclairer. À travers une analyse rigoureuse et nuancée, ce livre s’adresse à ceux qui souhaitent décrypter les complexités d’une relation bilatérale unique, marquée par des héritages douloureux, mais aussi par des aspirations communes. Que vous soyez historien, citoyen engagé ou simple curieux, ces pages vous offriront une plongée dans un dialogue inachevé, où l’histoire ne cesse de se réécrire sous nos yeux.

Vous pouvez lire un extrait gratuit du livre en cliquant sur le lien ci-dessous ( vos commentaires seront appréciables) :

https://www.dzbiblio.com/une_guerre_sans_fin

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ALGERIE – FRANCE, les fausses vraies raisons des conflits

En se concentrant uniquement sur le récent conflit entre la France et l’Algérie, supposé être à l’origine de la reconnaissance du Sahara occidental au Maroc, c’est presque faire abstraction des conflits tumultueux qui ont précédé la date du 30 juillet 2024, date de cette reconnaissance.

Alger a été surpris que la France ait soudainement reconnu l’appartenance du Sahara occidental au Maroc, alors qu’elle était auparavant en conformité avec les résolutions de l’ONU qui exigent un référendum pour l’autodétermination de l’ancienne colonie espagnole, ainsi qu’avec les décisions de la Cour européenne de justice enjoignant aux pays de l’UE de respecter les droits des ressources du peuple autochtone sahraoui de ce territoire dans leurs relations économiques avec le Maroc.

Pour l’anecdote, un célèbre journaliste algérien a écrit : « Si le président Emmanuel Macron, en agissant ainsi, croyait créer une rivalité entre ces deux irréductibles ennemis pour tirer profit économiquement ou géopolitiquement, il a fait une mauvaise pioche. Même si le Maroc a promis à la France de pouvoir investir l’équivalent de dix milliards d’euros sur son territoire, y compris dans le Sahara occidental, l’Algérie a réagi en imposant des restrictions d’achat de produits français et la vente de ses hydrocarbures à prix réduit, ce qui met en péril l’économie de nombreuses entreprises françaises, y compris celles implantées en Algérie. L’impact financier immédiat et à long terme se chiffrerait au double de la promesse marocaine ».

Les conflits, qui existaient depuis l’indépendance de l’Algérie, ont été exacerbés par la refonte d’une nouvelle Algérie, qui a été entamée après les grandes manifestations populaires de l’Hirak en 2019. Cela a été suivi par la démission de l’ancien président Bouteflika, qui avait entretenu pendant deux décennies des relations privilégiées avec la France entachées de corruption, et enfin l’élection du nouveau président algérien Abdelmajid TEBOUNE à la fin de cette même année.

Le président Emmanuel Macron, lors de sa dernière visite présidentielle en Algérie, avait tenté d’insuffler une nouvelle relation avec l’Algérie en reconnaissant, en partie, des crimes de guerre et l’assassinat de deux leaders pendant la guerre d’Algérie, jugé prometteur par Alger, néanmoins insuffisant.

Le président Abdelmajid TEBOUNE, quant à lui, a chaleureusement félicité son homologue pour cette démarche et lui a laissé entendre son désir de changer les paradigmes des anciens schémas pour rétablir une relation mutuellement bénéfique et sereine. Le président français a approuvé cette idée et a invité le président algérien à une visite officielle en France.

Mais, des évènements inattendus ont assombri ces perspectives. En effet à son retour en France, le président Emmanuel Macron a été confronté à des attaques frontales pour ses déclarations en Algérie, de la part de l’extrême droite, de la droite conservatrice, notamment des associations des rapatriés d’Algérie qui représentent un vivier électoral important en France.

C’est alors que, risquant de perdre la face, le président Macron abonda dans le sens de ses contestataires et, en voulant minimiser l’impact, ira jusqu’à reprendre les slogans fallacieux des Français d’Algérie style « Les bienfaits de la colonisation » et de « L’Algérie, une création française ». Cette inexcusable erreur politique que le président algérien TEBOUNE et son gouvernement ont considéré comme une atteinte à une ligne rouge infranchissable et ont décidé de restreindre leurs relations privilégiées avec la France.

Cependant, les déclarations d’un président de la République qui ne cherche qu’à contenter les contestataires et l’électorat des rapatriés d’Algérie et de leurs sympathisants ont été jugées comme une incohérence historique et politique par de nombreux historiens dénonçant ces thèses à propos de l’Algérie, y compris l’un des plus éminents d’entre eux, Benjamin STORA. À noter que cet historien d’origine pieds-noirs a lui-même coordonné la commission créée à l’initiative du président français pour éclaircir l’histoire mémorielle franco-algérienne et apaiser les passions autour de cette colonisation meurtrière.

Concernant l’invitation du président TEBOUNE pour une visite officielle en France, celle-ci a été reportée consécutivement à ces déclarations. Elle sera reportée à plusieurs reprises avant et après le 30 juillet 2024, date de la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par le président Emmanuel MACRON et sa visite au Maroc.

Pourtant, dans ce laps de temps, le Président algérien, Abdelmajid TEBOUNE, s’est rendu en visite officielle ou ayant accueilli en Algérie pas moins d’une vingtaine de Présidents de république, Premiers ministres et ministres d’États, signe que son refus d’honorer l’invitation en France n’était pas un empêchement de calendrier comme on l’évoque diplomatiquement.

Pour revenir à la date du 30 juillet 2024, celle-ci a marqué le début des relations vacillantes. Des affrontements violents, manifestement planifiés en France, ont été observés, avec des ripostes d’intensité similaire de l’Algérie. On y note des manœuvres politiques et médiatiques de diverses obédiences cherchant à renforcer leur influence ou à assurer leur succès électoral lors des élections présidentielles de 2027. Plus récemment, une figure politique pour l’élection à la présidence de son parti.

Les relations entre l’Algérie et la France ont toujours été marquées par des conflits depuis l’indépendance, mais n’ont jamais atteint un tel degré de rupture. On ne sait pas non plus quelle issue cela aura dans le futur.

Quant aux observateurs économiques et géopoliticiens, ils considèrent que la France continue de voir cette Algérie sous le prisme d’une ancienne colonie avec un lien de subordination, alors que cette même Algérie a tracé un autre chemin, subrepticement, mais surement, vers d’autres horizons.

En effet, grâce à sa position géostratégique, à ses ressources en hydrocarbures et en minéraux, aux opportunités d’investissements, à son attrait pour une population de 47 millions de consommateurs et à de nouvelles lois favorisant les investissements étrangers, s’ajoute un rôle de plus en plus important dans la région du Maghreb et du Sahel en matière de sécurité. Son expertise dans la lutte contre le terrorisme et sa puissance militaire en constante évolution, qui la place au 25e rang des puissances militaires mondiales, attirent de plus en plus l’attention des puissances mondiales qui cherchent à concurrencer la France dans ses relations privilégiées avec son ancienne colonie.

Les relations traditionnelles avec la Russie et la Chine sont désormais accompagnées de celles avec d’autres pays importants, notamment les États-Unis, l’Inde, les BRICS, la Corée du Sud, la Turquie et des pays de l’Union européenne, qui ont pris le pas sur la France ( l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne ).

Massine TACIR, Ecrivain Essayiste

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Boualem Sansal, pour un délit égal en France, le verdict aurait été plus sévère qu’en Algérie

Boualem Sansal, pour un délit égal en France, le verdict aurait été plus sévère qu’en Algérie.

Relatons, en préambule, l’aspect pénal du cas Boualem Sansal et tentons de faire un parallèle de son cas par rapport aux démocraties occidentales et particulièrement la France en notant que, malgré ces équivalences, le contexte légal, social et politique en France diffère de celui de l’Algérie.

Selon l’Algérie, dont il est citoyen, Boualem Sansal a été condamné pour des délits punissables par la législation algérienne. Bien qu’il a depuis plusieurs années, dépassé le rubicon, il devait, par conséquent, en assumer les conséquences. Le fait d’avoir bénéficié du statut de Franco-Algérien (à peine 3 mois avant son arrestation), ne le dispense pas d’être jugé par les instances judiciaires algériennes en tant qu’algérien d’origine.

On est loin de la vision qui consiste à faire croire que ses problèmes résultent de ses positions critiques à l’égard du gouvernement algérien et de la société algérienne et pour cause, Boualem Sansal, tout en résidant en Algérie jusqu’au jour de son arrestation en novembre 2024, proférait des critiques virulentes à l’égard de l’état et la société algérienne sans être inquiété pour autant.

L’Algérie est une démocratie modérée qui tient énormément compte des us et coutumes de ses citoyens qui peuvent paraître contradictoires à l’exercice d’une démocratie à l’Occidental. De même que, du point de vue du législateur algérien, certaines lois françaises peuvent paraître des entraves déguisées à la liberté d’expression, comme l’apologie du terrorisme, la critique de la shoah ou l’antisémitisme qui ne sont pas toujours appliquées à bon escient. La meilleure et dernière illustration connue est celle de certaines rédactions qui ont été accusées de censurer ou d’écarter des collaborateurs pour des désaccords éditoriaux liés à la couverture du conflit à Gaza, révélée par Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et d’autres organisations pour dénoncer les atteintes à la liberté de la presse, les licenciements abusifs, et les pressions économiques ou politiques sur les rédactions.

Les propos excessifs de Boualem Sansal, tenus lors de l’interview accordée au média français d’extrême droite « Frontières » en octobre 2024, ont hissé à un plus haut degré les controverses. En effet, il a remis en cause l’intégrité territoriale de l’Algérie, ce qui est considéré comme un délit en droit algérien, notamment en vertu de l’article 87 bis, qui punit les actes terroristes et subversifs menaçant la sécurité de l’État, l’intégrité du territoire et les institutions gouvernementales.

Le service secret algérien avait un soupçon, mais pas une certitude que cette entrevue était orchestrée par l’ancien ambassadeur de France, Xavier Driancourt, également membre de l’équipe éditoriale du média d’extrême droite « Frontières », en tant que prélude à une campagne de dénigrement de l’Algérie, dans un but purement politique.

Après son arrestation, d’autres présomptions à son encontre se sont accumulées. On peut citer le dîner de Boualem Sansal avec Xavier Driancourt (1) la veille de son départ en Algérie. On peut également mentionner la campagne de dénigrement contre l’Algérie au prétexte de « la liberté d’expression », entamée par l’extrême droite, la droite conservatrice et les lobbies israéliens (2), qui démontre sans équivoque aux yeux de l’Algérie ses accointances avec les sphères politiques et médiatiques. En effet, la majorité des personnalités de cette sphère affirment avoir rencontré ou connaitre l’écrivain. Cette relation inhabituelle d’une telle importance entre un simple écrivain et tant de responsables, caractérisait un autre délit pénal, l’équivalent d’un délit en France, l’article 411-5, qui stipule : « Le fait d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, lorsqu’il est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. » L’article 411-4, plus sévère, porte quant à lui la condamnation à trente ans de détention criminelle et 450.000 € d’amende.

  • Monsieur Xavier Driancourt connaissait et était déjà en relation avec Boualem Sansal du temps où il était ambassadeur de France à deux reprises en Algérie pendant des années. Xavier Driencourt a raconté, dans une entrevue, qu’il avait invité Boualem Sansal et Kamel Daoud au repas de réception du président Macron lors de sa visite officielle en Algérie en 2017. À cette occasion, ces deux écrivains lui auraient confié, je le cite : « Aidez-nous, nous sommes les gardiens de la langue française en Algérie. » À noter qu’en tant qu’ambassadeur en Algérie, Xavier Driancourt représentait l’État français de manière officielle, était normalement sans affiliation partisane directe. Ce n’est qu’après sa retraite qu’il a adopté des positions plus tranchées, qui ont séduit certaines franges de la droite et de l’extrême droite françaises. Est-ce cette raison qui explique que les marionnettistes du cas de Boualem Sansal proviennent principalement de ces familles politiques ?
  • Deux faits avérés qui confortent les Algériens dans son rapport avec les Israéliens, malgré l’absence de relations diplomatiques de l’Algérie avec Israël :
  • Lors du G7 en 1997 en Suisse, Boualem Sansal, alors fonctionnaire du ministère de l’Industrie en Algérie, avait rencontré, à l’insu de sa hiérarchie et discrètement, Benjamin NETANYAHOU lors de ce forum, ce qui lui a valu d’être licencié du ministère de l’Industrie d’Algérie en 1999.
  • Le voyage de Boualem Sansal à Tel-Aviv en 2013 et son interview dans un média israélien où il révélait des informations sensibles de son pays à un état étranger.

Enfin, un dernier élément qui plaide en défaveur de l’écrivain Boualem Sansal, c’est précisément son statut d’écrivain. Les Algériens subodorent qu’il n’est qu’un simple prête-nom pour les œuvres qui portent son nom d’auteur. Dans l’entourage professionnel du temps où il était fonctionnaire de l’état au ministère de l’Industrie en Algérie, ses collègues affirmaient qu’il n’avait pas les qualités rédactionnelle, orthographique et grammaticale d’un écrivain.

Boualem Sansal a écopé en première instance une condamnation à 5 ans de prison, portée à 10 ans au second jugement, à l’heure de la rédaction de ce billet, on ne connaît pas les résultats de son appel. La désignation des avocats pour sa défense devant le tribunal algérien a suscité autant de controverses politiques plutôt que juridiques. En premier lieu, l’avocat François Zimeray, de l’écrivain en Algérie, son visa a été refusé prétendument sous prétexte qu’il était juif, or le nombre important de politiciens et célébrités d’origine juive qui ont obtenu leur visa pour l’Algérie, infirme cette hypothèse. Le problème est lié aux conditions requises en vertu des accords juridiques entre l’Algérie et la France de 1962, qui stipulent qu’un avocat français ne peut plaider en Algérie qu’avec l’assistance et le soutien d’un ou plusieurs avocats algériens, plus apte aux rouages des lois algériennes et ce, pour la sauvegarde des droits de l’inculpé. Au titre de ces mêmes accords, un avocat algérien ne peut agir qu’en tant que conseiller juridique en France. Il doit passer au préalable une certification pour pouvoir plaider en tant qu’avocat devant les tribunaux français.

Hormis ces conditions contractuelles, rien n’interdit à l’une ou l’autre partie de refuser la plaidoirie d’un avocat sur son territoire pour des accointances politiques ou morales. Le refus de visa de l’avocat François Zimeray n’a pas été causé parce qu’il était juif, comme le prétend la campagne médiatique, mais probablement par son engagement pro-israélien et les accointances de son client avec Israël. En effet, cet avocat, ancien membre du Parti Socialiste, son investiture au nom de ce parti n’a pas été renouvelée en 2004 à cause de son militantisme jugé trop pro-israélien.

Pour assurer la pérennité du jugement, le tribunal algérien a désigné d’office deux avocats algériens pour la défense de Boualem Sansal. Ce dernier les a récusés et a choisi de se défendre lui-même. Néanmoins, un avocat français, Maitre Pierre Cornut-Gentille qui remplit les conditions d’usage, l’assistera dans son procès en appel prévu le 1er juillet 2025.

Nous sommes tous incontestablement d’accord pour déclarer qu’en termes de liberté d’expression, l’éviction des journalistes ou des écrivains, leur poursuite judiciaire et encore moins leur emprisonnement sont inconcevables pour l’exercice de leur fonction, cependant, le statut de journaliste ou d’écrivain ne les dispense pas d’encourir des sanctions pour d’autres entraves au droit.

Med Kamel YAHIAOUI, Ecrivain Essayiste

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Guerre d’Algérie, des Harkis et collabos malgré eux

Reste le sort des «chairs à canon» que furent les harkis, ces civils enrôlés sous la contrainte de ladministration ou de larmée française, comme la plupart des démunis autochtones à la recherche de quoi nourrir leurs enfants.

Ils sont loin d’être des fidèles à la France, à l’exception de la minorité d’engagés volontaires qui le faisaient par tradition militaire, comme leurs parents-soldats pendant la première et la deuxième guerre mondiale dans les rangs de l’armée coloniale française. On compte aussi parmi eux les familles condamnées pour trahison par le FLN qui trouvèrent refuge sous le drapeau français, ou encore les engagés volontaires qui cherchaient le prestige de l’uniforme militaire et le pouvoir qui s’y attache pour hausser leur nombril.

Et les collaborateurs contraints, ces indigènes des campagnes laissés sur leur lieu de vie, l’armée a eu la sournoise idée de leur distribuer des fusils pour combattre leurs frères révolutionnaires de la région. Le résultat était moins probant qu’espéré. Quelques-uns ont rejoint la résistance avec les armes qu’on leur a remises, tandis que les autres, traités de traitres, ont été exécutés ou ont trouvé refuge dans les casernes militaires voisines.

Le sort de ces harkis et autres présumés collabos a été d’autant plus dramatiques : leurs pairs les ont traités de «traitres», les Français les ont abandonnés et livréà la vindicte populaire, jetés après usage comme des mouchoirs jetables.

Pour ceux qui ont réussi à traverser la Méditerranée, l’accueil en France s’est fait à contrecœur, et ils se sont retrouvés parqués dans des camps, loin des Français de souche, pour lesquels ils avaient combattu leur propre peuple d’origine.

On oublie trop souvent de mentionner que, parmi ces fameux harkis et collaborateurs (1), une quantité non négligeable ont, dans un double rôle, rendu d’importants services à la révolution algérienne, en facilitant par exemple le passage de médicaments, d’armes, l’argent des cotisations et même de membres actifs du FLN/ALN d’un lieu à un autre.

Il y a eu également de nombreux harkis qui avaient déserté, en groupe ou individuellement, en emportant armes et bagages pour rejoindre le maquis et incorporés donc les rangs de l’armée de libération nationale.

L’un des déserteurs les plus célèbres était le jeune militaire Ali KHODJA, surnommé ainsi par ses camarades de l’ALN. C’est lui qui a organisé l’évènement militaire le plus marquant de l’histoire de la guerre d’Algérie : la fameuse embuscade de PALESTRO, dans les montagnes de Kabylie, en mai 1956. Cette embuscade s’est soldée par la mort de 19 soldats français et a hanté les rangs de l’armée française pendant de nombreuses années, à cause de sa cruauté.

  • Extrait de mon livre «Le petit fellagha»édition2019, disponible dans les librairies en ligne et classiques en France.

Ceux parmi eux qui ont servi dans l’armée française et qui ont réussis à rejoindre la France, ce sont réfugiés dans une sorte d’amnésie, tout comme les appelés du contingent. Les atrocités auxquelles ils ont assisté en Algérie sont difficilement racontables par ceux qui les ont faits ou vus le faire, le plus souvent involontairement et sous la contrainte de la sacro-sainte devise militaire « les militaires doivent obéissance aux ordres de leurs supérieurs »

En prime, les harkis subissent un cas de conscience supplémentaire qui s’ajoute à leur désarroi, celui d’avoir trahi ses frères algériens, bien que, comme il a été cité plus haut, la majorité parmi eux a été embrigadée involontairement et parfois sous la contrainte.

Aujourd’hui encore, le terme « harki » est devenu synonyme de « traite », une rengaine qui s’atténue certes en Algérie, mais reste encore vivace.

Le sort des enfants et petits-enfants des harkis, ces sacrifiés de la guerre d’Algérie, subissent, par ricochet, la déconsidération de leurs parents comme s’ils étaient responsables des tragiques mésaventures de leurs ascendants.

Certains s’insurgent contre cette sévérité de jugement, jusqu’à bannir leur origine algérienne et renier cet héritage. D’autres, plus conciliants, veulent perpétuer cette identité ancestrale et l’adapter à leur double culture franco-algérienne, en attendant une amnistie pour arborer eux aussi le drapeau algérien dans une main et le drapeau français dans l’autre. Ils espèrent qu’un jour, l’Algérie lancera un appel à ces enfants en perte d’identité en leur disant : « Venez, l’Algérie, le pays de vos ancêtres vous attend. Vous n’êtes pas responsables des égarements de vos parents. »

Extrait du Livre  » L’Algérie règle ses comptes avec la France » par Med Kamel Yahiaoui

https://librairie.bod.fr/lalgerie-regle-ses-comptes-avec-la-france-med-kamel-yahiaoui-9782322634897

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L’art et la manière de naviguer sur les flots de l’Islam

On nous sort du chapeau, bien plus pour des intérêts politiques que par souci de sécurité ou d’endoctrinement, un rapport sur les frères musulmans, mais pas sur les salafistes, qui, en général, constituent l’approche la plus dangereuse de l’islam.

Ces derniers sont instrumentalisés par les pays arabes du golfe, qui ont une manne de milliers de milliards de dollars susceptibles d’occulter, en coulisse, l’origine idéologique de l’islam radical, dont ils sont, pourtant, les propagateurs en Europe, y compris en France.

Les frères musulmans et les salafistes sont deux courants de pensée islamique qui sont doctrinalement distincts, même si leurs pratiques sont radicalement opposées à certaines lois de la République.

Les frères musulmans veulent réislamiser progressivement la société à travers les institutions et l’État. Ils adoptent certains outils modernes, tels les partis politiques et les constitutions pour atteindre leurs objectifs et cherchent, particulièrement dans les pays musulmans, à instaurer un État islamique par des moyens démocratiques. Leur engagement se focalise sur l’aspect social, politique et religieux sur la base d’un islam sunnite non radical et intègre des éléments de modernité occidentale. Bien qu’aucune preuve concrète ne démontre une volonté explicite d’établir un État islamique ou d’imposer la charia en France, ce narratif est devenu quasiment la règle pour les désigner.

En revanche, les salafistes prônent un islam rigoriste en appliquant strictement les textes fondateurs de l’islam à ses débuts, position théologique semblable à la position des jansénistes au XVIIe siècle qui prônaient une approche stricte et rigoriste du catholicisme ou, plus récemment, certains courants évangéliques et fondamentalistes de la foi chrétienne.

Cependant, le seul point commun qui unit les salafistes, les jansénistes et les fondamentalistes de la foi chrétienne est leur approche religieuse rigoureuse qui est, en grande partie, en opposition avec les lois républicaines.

Les salafistes, quant à eux, vont encore plus loin, ils cherchent à purifier la société des influences jugées déviantes et imposer l’islamisation de la société par la pratique religieuse stricte. À l’intérieur de la mouvance salafiste, on distingue principalement deux branches, les quiétistes apolitiques qui privilégient la prédication et l’éducation religieuse et les djihadistes qui prônent l’action violente pour imposer sa vision de l’islam.

C’est précisément l’obédience salafiste qui est suspectée de diffuser un islam radical, voire de commettre des actes terroristes en Europe, en raison de son idéologie.

Le wahhabisme de l’Arabie Saoudite est souvent considéré comme une forme rigide et exclusive du salafisme. Il est historiquement supposé contribuer à la diffusion du salafisme à travers le monde.

En France, on dénombre 114 lieux de culte salafistes. Cependant, il y en aurait possiblement davantage, puisque certains lieux de culte ne sont pas clairement identifiés comme étant salafistes, et qu’une fréquentation de 31 710 fidèles est observée en 2020.

Bien qu’ils soient mathématiquement moins importants que les frères musulmans, qui comptent 139 lieux de culte et 91 000 fidèles, l’implication des salafistes dans les actions et l’endoctrinement semble plus virulente. Pourtant, les médias citent rarement leur nom et leur accointance avec les pays arabes du golfe principalement.

Il ne s’agit pas là de relativiser l’impact de l’un par rapport à l’autre, dès lors que tous les deux mènent des actions subversives portant atteinte aux lois de la république et un endoctrinement contraire à la laïcité, mais de souligner l’absence de distinction politico-médiatique qui en résulte.

Même la première démocratie du monde hésitera à le faire, quand son président, Donald Trump, repart des pays arabes du golfe qu’il vient de visiter, avec une valise de 2000 milliards $ d’investissements en faveur des États-Unis et un confortable cadeau privé d’un avion de 400 millions $ en prime.

Edito : Massine TACIR, Écrivain, Essayiste

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Un pape algérien, il ne faut pas délirer !

Ce vendredi 9 mai 2025, le nouveau pape est élu. Ainsi, le pape François est parti rejoindre son créateur dans les cieux et le pape Louis XIV, de son vrai nom Robert Francis PREVOST, le remplace.

Rien de plus naturel que le remplacement d’un pape décédé. Cependant, une particularité émerge juste derrière l’évènement : au moins quatre pays revendiquent l’origine du nouveau pape. Dans l’ordre alphabétique, on trouve l’Algérie, la France normande, le Pérou et, bien sûr, l’Amérique.

Parmi les quatre prétendants à revendiquer sa paternité, il y a comme un intrus.

Après tout, si la France, le Pérou et l’Amérique peuvent prétendre à une ascendance de ce nouveau pape, Leon XIV, cela peut sembler plausible, puisque ces trois pays sont de confession majoritairement chrétienne.

Par contre, quels titres l’Algérie pourrait-elle revendiquer, alors que sa religion est à l’opposé de celle du pape ?

La question m’intrigua tellement que je me suis dit, il va falloir que je m’y mette pour élucider cette énigme. Étant peu enclin à me lancer dans la recherche de sources aussi fiables que possible par les voies traditionnelles, j’ai donc, par facilité, pensé interroger une IA. Puis, tout d’un coup, je me suis souvenu que j’avais déjà écrit un livre sur les Berbères. J’avais justement publié un livre en 1919 intitulé « Berbères et Arabes, l’histoire controversée »

Finalement, à propos de l’Algérie et son lien avec le nouveau pape LEON XIV, c’est un lien de parenté spirituelle avec l’un des plus illustres pères de l’Église SAINT AUGUSTIN, le pape ne l’a-t-il pas dit lui-même, « je suis le fils spirituel de Saint Augustin »

Qui ferait donc ce lien et particulièrement en cette période de conflit diplomatique incommensurable entre l’Algérie et la France qui tarde à s’orienter vers une diplomatie apaisée, à tout le moins, jusqu’au prochain.

Dire à quelqu’un qui, depuis bientôt deux siècles, a entendu répéter que l’Algérie était une création française, puis, tout d’un coup, apprendre que cette Algérie existe depuis des millénaires, et que le père de l’Église le plus célèbre est originaire de cette terre !

Et pourtant, Saint Augustin est bel et bien le fils de cette terre de Numidie, l’actuelle Algérie. Il est né à Tagaste, l’actuel Souk Arras, dans la région de l’Annaba, l’ex-Bône, en Algérie. C’est un pur Amazigh, enfant de ces Berbères originaires de cette terre depuis des millénaires.

Le nouveau pape Louis XIV a clairement proclamé qu’il était le fils spirituel de Saint Augustin. Il lui a rendu hommage en se rendant en Algérie, il avait visité le village de sa naissance et priait dans l’église Saint-Augustin d’ANNABA, construite en l’honneur de ce grand-père de l’Église catholique.

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Qui est AMIR DZ et pourquoi son présumé kidnapping

De son vrai nom Amir BOUKHORS, AMIR DZ est un influenceur sur les réseaux sociaux réputé être un opposant au gouvernement algérien.

Cependant, dans son pays d’origine, l’Algérie, on lui attribue des rôles plus controversés qu’un simple influenceur critiquant le pouvoir algérien, sous la bannière duquel il a obtenu en France le statut de réfugié en 2023.

En 2016, Amir Boukhors, alias « Amir DZ, » est arrivé en France via l’Allemagne. De 2016 à 2020, il vécut en France sans posséder de statut de résident algérien lui permettant de séjourner légalement en France. Cette situation précaire dura quatre années.

En 2020, il dépose une demande d’asile politique. Le simple justificatif de cette demande d’asile, qu’il doit renouveler tous les 6 mois, l’autorise à rester légalement en France en attendant la décision de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA)

En 2023, il obtient le statut d’asile politique, qui lui confère une protection légale et un titre de séjour en tant que réfugié politique depuis cette date.

Autrement dit, AMIR DZ a résidé clandestinement en France depuis 2016 à 2020, puis au titre de demandeur d’asile jusqu’en 2023, et enfin sous le statut de réfugié politique qui lui a été accordé à cette date et qui lui confère le droit de résider légalement en France.

En Algérie, AMIR DZ est perçu pour certains comme une voix dissidente, particulièrement pendant et après le mouvement du HIRAK en 2019, tandis que d’autres l’accusent d’avoir utilisé la notoriété qu’il s’est construite à des profits personnels.

Il s’attaque essentiellement à des figures politiques et militaires influentes dont sa virulence était davantage pour accroitre son audience sur les réseaux sociaux et bénéficier des retombées financières en conséquence. Ces contradicteurs lui reprochent de s’être écarté de l’esprit fondateur du HIRAK dont il se prévalait, de profiter de toutes les opportunités, souvent sans scrupules, en tirant parti de toutes situations sans rapport avec la qualité d’un opposant au régime qu’il se prétend.

Les uns insinuent que AMIR DZ, de par la notoriété qu’il a acquise sur les réseaux sociaux, est et était manipulé par des factions rivales au sein même du pouvoir algérien qui l’utilisaient pour diffuser des informations sourcées par ces derniers à dessein de régler leurs propres comptes entre eux.

D’autres lui reprochent également de se sourcer auprès des partisans de l’ancien FIS (Front islamique du salut), une organisation islamique impliquée dans la guerre civile en Algérie des années 2000, dont les membres fondateurs se sont réfugiés en Europe et créé un mouvement sous l’appellation de RACHAD.Un des cofondateurs nommé Larbi ZITOUT opérant depuis le Royaume-Uni serait en relation avérée avec lui.

RACHAD est un mouvement politique créé en 2007 en Europe par plusieurs anciens militants du Front islamique du Salut (FIS), dont Larbi Zitout, Mourad Dhina et d’autres figures. Les membres de Rachad se positionnent comme des opposants au régime algérien prônant en catimini les réformes de l’ancien FIS (mouvement islamiste) sous la fallacieuse bannière de réformes démocratiques. Le mouvement, dont certains fondateurs ont déjà été condamnés pour terrorisme pendant la guerre civile en Algérie, a été classé comme organisation terroriste par le gouvernement algérien en 2021.

Amir DZ a été condamné en Algérie pour différents délits, notamment pour terrorisme en même temps que Larbi ZITOUT, son contact au Royaume-Uni.

Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui par la Justice algérienne en 2022, cependant, la France n’a pas procédé à son extradition comme prévu conformément aux procédures d’Interpol dont elle est adhérente, d’autant qu’à la date de l’émission du mandat, il ne jouissait pas de la protection du statut de réfugié politique qu’il n’a obtenu qu’en 2023.

L’arrestation d’un agent consulaire algérien sous protection diplomatique soupçonnait d’avoir, avec deux autres individus, kidnappé AMIR DZ, puis inculpé au simple motif que son portable a été balisé dans la proximité du lieu de l’agression, qui vient envenimer les conflits diplomatiques déjà exécrables entre l’Algérie et la France, orchestrés dixit les médias algériens, par le ministre de l’Intérieur Bruno RETAILLEAU pour des raisons de politique personnelle.

Cette arrestation fait suite à une plainte pour enlèvement, déposée par Amir DZ en avril 2024. Selon ses déclarations, il aurait été kidnappé par des individus se faisant passer pour des policiers, mais il pense que ce sont des agents des services secrets algériens. Ils l’ont emmené dans un conteneur isolé en Seine-et-Marne. Il affirme avoir été drogué puis relâché 27 heures plus tard.

Les spéculations continuent de susciter des controverses depuis, par exemple :

  • Un fait divers recyclé dans la continuité de la pression sur le pouvoir algérien
  • Une histoire abracadabrante qui n’a aucune logique ; un kidnapping sans demande de rançon ni interrogation sous la menace, puis simplement libéré sans condition.
  • Inculper les services secrets algériens pour soutirer des informations ou l’arrêter pour l’emmener en Algérie purger sa peine aurait été plausible, mais ce n’est pas le cas.
  • Il aurait aussi bien pu être kidnappé par ses relations sur les réseaux sociaux, faire pression sur lui pour de multiples raisons.

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Monsieur Eric ZEMMOUR, cessez de vous dire un juif berbère d’Algérie

Même si vous avez des raisons convaincantes de rejeter votre lien de parenté avec les familles ZEMMOUR, originaires d’Algérie de la région de Constantine et ses environs, qui se sont fait connaître en France dans des domaines moins prestigieux (a), vous ne pouvez pas prétendre être d’origine berbère d’Algérie, car :

Les immigrés juifs installés en Algérie, l’antique Numidie, étaient venus dans la région (comme dans d’autres pays) à la suite de la destruction des temples de Jérusalem. Ils venaient aussi de l’Espagne, expulsés par le roi wisigoth SISEBUT au début du VIIe siècle, lors de la Reconquista espagnole au XVe siècle, et enfin, ils arrivaient plus tard, avec l’occupation française.

Il n’y avait pas de juifs berbères en Algérie ni de Berbères convertis au judaïsme. La religion juive était réservée aux migrants juifs eux-mêmes, mais il n’y a pas eu de conversion de Berbères, car le rigide judaïsme rabbinique était hostile au prosélytisme. En effet, c’était la mère exclusivement juive qui transmettait le statut de juif, mais elle ne pouvait épouser, selon la Torah, que des juifs, à l’exclusion de toute autre ethnie. (b)

Cette restriction faisait que la communauté juive de l’époque, comme celle implantée à Djerba en Tunisie, dans la vallée du Mzab en Algérie, dans le mont Néfoussa en Libye et dans l’antique Volubilis au Maroc, demeurait une ethnie homogène sans apport d’étrangers en son sein, bien qu’elle adoptât les modes de vie et de langues des autochtones berbères.

Par conséquent, affirmer que vous êtes d’origine berbère ou qu’il y avait des Berbères de confession juive en Algérie est une pure invention. Par ailleurs, avant et pendant la période romaine, les Berbères comme les Romains étaient tous deux polythéistes, ils croyaient en plusieurs dieux. C’est seulement sous l’empereur Constantin 1er, au début du 4e siècle après J.C, que le christianisme devint une religion officielle de l’empire.

Contrairement au christianisme d’où est d’ailleurs sorti un éminent homme d’Église, Saint Augustin, un berbère originaire de la ville actuelle de Souk-Arras en Algérie, il n’y avait pas de « Rabbi Jacob » pour convertir le berbère au judaïsme, d’autant que seul le prosélytisme chrétien était autorisé à l’exclusion de toute autre religion.

À la décadence progressive des Romains en Algérie, le retour aux cultes berbères et l’abandon des pratiques religieuses des quelques convertis au christianisme vont être favorisés par la persécution des vandales dès le Ve siècle après J.C, contre le christianisme et le judaïsme ; les vandales détruisirent les lieux de culte, et décimèrent pratiquement les cadres religieux en les passant par le glaive, y compris les prêtres de second niveau. Après les vandales, c’est au tour des Byzantins de s’attaquer aux religions monothéistes suscitées par des querelles doctrinales.

À mon avis, vous devriez bien préciser que vos ancêtres ont émigré dans l’antique et actuelle Algérie, que les autochtones berbères vous ont accueillie en leur sein, vous ont permis de pratiquer votre religion sans contrainte, confié parfois des fonctions régaliennes dans leurs institutions, moyennant ce que vous désignez comme l’horrible statut de Dilmi (c)

Vous pouvez effectivement être fier d’être devenu Français grâce au décret ségrégationniste CREMIEUX de 1872 qui accorda la nationalité française en Algérie à tous les juifs présents sur le territoire au détriment des autochtones algériens, un privilège qui n’a pas profité à tous les « non gaulois de souche » (d) comme vous aimez bien le préciser.

  • La famille ZEMMOUR d’origine juive d’Algérie, avait ses racines principalement dans la région de Constantine et ses environs, un centre important de la communauté juive. Le père d’Eric ZEMMOUR est né à Tébessa, une ville à environ 200 kilomètres des environs de Constantine ou il a vécu avant son départ pour la France. Cette région est également celle d’origine des frères ZEMMOUR, qui se sont illustrés dans le banditisme à Marseille et à Paris, comme le relate Wikipédia. Outre l’origine géographique de ce département algérien que la famille ZEMMOUR partage, malgré l’affirmation des Algériens de cette région selon laquelle les frères ZEMOUR, qui se sont illustrés dans le banditisme en France, sont les cousins du père de Éric ZEMMOUR, rien ne le prouve formellement. De plus, même si cela se vérifiait, les frères et cousins d’une même famille ne suivent pas nécessairement la même destinée.
  • Source : Extrait du livre « Berbères et Arabes, l’histoire controversée » par Med Kamel YAHIAOUI
  • Le statut de « dilmi » était un impôt payé par les étrangers dans les royaumes musulmans, tout comme les ressortissants étrangers le font en France aujourd’hui. Il leur garantissait également la sécurité des biens et des personnes.
  • À propos de gaulois, mon grand-père, qui a été à l’école en Algérie du temps de la colonisation, me racontait : un jour à l’école, dans un cours d’histoire, l’instituteur nous apprenait que nos ancêtres étaient « les Gaulois » alors qu’à la maison, mes parents me disaient que j’étais un berbère de Numidie (Algérie actuelle). Dans le cours, l’instituteur nous apprenait également, avec une pointe d’ironie, que les Gaulois étaient des « rois fainéants » (fait néant) nous disait-il. Ma naïveté de gamin m’a fait lever le bras et lui dire « Monsieur, je ne veux pas être gaulois, s’ils sont des fainéants

Edito : Massine TACIR, Ecrivain Essayiste

Consulter les ouvrages de l’auteur : www.dzbiblio.com