Irrédentisme et falsification de l’histoire
Le difficile équilibre de la France entre l’Algérie et le Maroc
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et la France c’est 11 milliards €/an, et 13,4 milliards € avec le Maroc.
Cependant, pour les relations économiques du Maroc avec la France, il ne faut pas raisonner seulement en matière d’échanges commerciaux. Les sociétés françaises établies au Maroc ont une présence considérable : la majorité de leur chiffre d’affaires est soit intégré dans le produit intérieur brut (PIB) marocain, soit facturé par les sociétés mères en France pour leur production directement exportée depuis le Maroc. Ce qui signifie que le poids économique entre le Maroc et la France est nettement plus important qu’avec l’Algérie.
La politique économique du Maroc semble se préoccuper moins de son indépendance économique, car des entreprises étrangères sont autorisées à s’établir avec la possession complète du capital de leur propre société. En revanche, en Algérie, une société étrangère doit respecter la règle des 49/51 %, exigeant que l’entreprise soit majoritairement détenue par un investisseur algérien, public ou privé. Cette règle a été depuis la loi budgétaire de 2020 assouplie pour les secteurs économiques non stratégiques.
Par rapport à l’Afrique, la France tente, au moyen de ses sociétés au Maroc, de conquérir ou de reconquérir des marchés qu’elle a perdus ou qu’elle souhaite acquérir. Toutefois, un grand nombre de nations africaines s’éloignent progressivement de la domination française en Afrique et s’orientent plutôt vers l’exploitation de leurs propres richesses ou leur transfert à des entreprises étrangères offrant des conditions plus justes, telles que celles proposées par la Chine, la Russie, la Turquie et les échanges intra-africains.
Sur le plan géostratégique, la France implique également le Maroc dans des opérations inappropriées qu’elle jouait précédemment dans certains pays du sahel, mais n’arrive plus à maintenir son influence du passé. Certains géostratèges expliquent que leur solidarité discrète avec l’Algérie explique en partie la déconfiture diplomatique de la France avec les pays du Sahel et récemment le Sénégal, le Tchad et la Cote d’ivoire.
Certains pays africains se méfient des accointances du Maroc avec la France et Israël, son rôle de fournisseur de cannabis et de drogues sud-américaines qui finance le terrorisme au Sahel ainsi que les actions qu’il mène furtivement en faveur d’Israël, notamment d’avoir promu l’accès d’Israël en tant qu’État membre observateur dans l’Unité africaine.
Le retournement de la position de la France quant à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, alors que sa position antérieure était conforme aux droits à l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l’ONU dont elle est membre permanent du Conseil de Sécurité.
Cette position a suscité le mécontentement de l’Algérie, dont la décolonisation des peuples est un principe intangible non seulement pour le Sahara occidental, mais avant pour avoir soutenu l’indépendance de l’Angola, du Mozambique et de l’Afrique du Sud, entre autres.
D’autres États subodorent que le Maroc, pour entériner l’annexion du Sahara occidental, soudoie des pays, menace de migration, fait du chantage à des personnalités piégées par des enregistrements vidéos compromettants lors de leur séjour au Maroc ou accorde des largesses économiques à d’autres pays. Cette attitude, que les Marocains qualifient de soft Power, n’est en réalité qu’une malsaine compromission.
L’exagération manifeste du Maroc dans la réécriture de sa propre histoire et sa détermination à diminuer celles de ses voisins
Selon la trompeuse théorie marocaine sur la souveraineté du Sahara occidental et l’idéologie de l’irrédentisme, l’Algérie pourrait revendiquer l’annexion de la partie nord du Maroc historiquement liée à la Numidie algérienne, ou au moins jusqu’au fleuve Moulouya, qui a toujours servi de frontière naturelle. De son côté, la Tunisie carthaginoise revendiquera toute la côte du Maroc. L’alliance sénégalo-mauritanienne réclamera tous les territoires conquis par les Almoravides, la dynastie algérienne des Aldelmoumen, ceux conquis par les Almohades, et ainsi de suite.
Sachant que le Maroc, situé à l’extrême ouest du Maghreb, à moins qu’il ne soit émergé de la mer Atlantique de l’antique Atlantide, est l’émanation des peuples voisins de l’est et du sud du Maghreb. Ce n’est qu’à partir du 16e siècle que les brigands Wattassides, Saadiens et Alaouites l’ont occupé en exterminant les zaouïas, autorité religieuse de l’époque.
En matière de droit international, le peuple originaire du Sahara occidental doit se prononcer sur son autodétermination. Son représentant est le Polisario et l’organisme de l’ONU, la Minurso, est toujours là pour exercer cette mission. Le vote d’indépendance est sciemment retardé par le Maroc, l’ONU n’acceptant pas d’inclure les colons marocains de la marche verte de 1975 (350 000 colons marocains) dans le scrutin.
Par ailleurs, dans son avis du 13 décembre 1974, la Cour Internationale de Justice à clairement précisé qu’il n’existe aucun lien de souveraineté territoriale du Maroc sur le territoire du Sahara occidental.
Depuis l’annexion du Sahara occidental, le Maroc s’est lancé dans une vente des ressources de ce pays, distribuant des sommes considérables en billets et menaçant de contrôler l’immigration pour obtenir des soutiens en leur proposant des intérêts alléchants. Cependant, la reconnaissance de ces pays ne changera rien, car seules les résolutions de l’ONU peuvent établir juridiquement l’appartenance ou l’affiliation du Sahara occidental au Maroc.
Pour l’antériorité historique du Maroc, les empires Almoravides, Almohades et même les Mérinides ne sont pas des Marocains, mais des conquérants du Maroc qui leur a servi de pont pour conquérir la péninsule ibérique et Malte également. Prétendre qu’ils sont des empires marocains est la pire des supercheries.
Le premier état marocain d’IDRISS 1er, claironné par les Marocains, est une hérésie, il n’occupait qu’une partie de l’Est marocain, trois autres royaumes occupés le Maroc en même temps ( les royaumes de Nekor, Sijilmassa et Tamesna) jusqu’en 1078, alors que la dynastie Idrissite a été destituée en 985.
Si l’on considère cela comme un État, le Royaume de Kairouan, en Tunisie, à partir de 690, serait le premier État maghrébin. L’Algérie aurait été le deuxième État, grâce au royaume Rostémides de Tahert, fondé en 761, soit longtemps avant l’avènement d’Idris 1er au Maroc, en 791.