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Israël et Cour Pénale Internationale (CPI)

Le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) a réclamé le 20 mai 2024, des mandats d’arrêt pour crime de guerre et crime contre l’humanité, contre Benjamin Netanyahou, Premier ministre Israélien, son ministre de la Défense Yaav Gallant ainsi que 3 dirigeants du Hamas.

Les protestations prévisibles ne se sont pas fait attendre, d’abord, Netanyahou qui s’offusque bien plus sur la forme que sur le fond, d’être comparé aux « terroristes » du Hamas qui sont condamnés à la même peine, les dirigeants du Hamas ont fait de même en estimant que la CPI met le bourreau et la victime dans le même sac.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, quant à lui, a contesté les mandats d’arrêts contre Israël, au prétexte que la CPI n’est pas compétente à juger l’État d’Israël.

La France, pour sa part, a fait une déclaration mi-figue mi-raisin, sans trop se mouiller.

La plus importante des déclarations qui, à mon sens, retient l’attention est bien celle d’Antony Blinken :

En évoquant l’incompétence de la CPI à juger Israël, il fait probablement référence au fait qu’Israël n’est pas un État membre de la CPI or, combien même Israël n’est pas membre de la CPI, il rentre dans le champ d’application des sanctions de la CPI dès lors que les crimes pour lesquels il est jugé ont été commis dans un pays membre de la CPI et, c’est précisément le cas de la Palestine dont l’adhésion a été validée en 2015.

Le problème de la CPI, bien qu’elle soit compétente à juger ces types de crimes, elle ne dispose pas des moyens propres pour contraindre les condamnés. Pour ce faire, elle doit demander le concours du Conseil de Sécurité, mais les USA exerceront immanquablement leur véto en faveur d’Israël.

Reste que les 124 pays membres de la CPI auront le devoir de procéder à l’arrestation des condamnés et, à l’évidence, les condamnés ne sont pas dupes pour s’y rendre.

Le seul impact non négligeable, c’est que la reconnaissance de tels crimes commis par l’Israël, l’isolera un peu plus sur la scène internationale.

Benjamin Netanyahou a plus à craindre de la justice de son propre pays pour les casseroles qu’il traîne avant le 7 octobre 2023, auxquels s’ajouteront probablement la faille de sécurité du 7 octobre, l’abstention à négocier la libération des otages avec le Hamas et la mort d’une quarantaine otages israéliens, conséquence des intenses bombardements sur Gaza.

Edito ; Massine TACIR 

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Soldats israéliens tués, c’est selon.

Cinq soldats israéliens ont été tués hier 15 mai 2024 dans des combats entre l’armée israélienne et le Hamas à Gaza ; Selon Israël, ils ont été tués par des « tirs amis ».

Déjà en décembre, l’armée israélienne avait indiqué que plus de 10 % de ses soldats avaient succombé à des « tirs amis ». Autrement dit, sur les 360 000 soldats israéliens engagés dans les batailles, 36 000 parmi eux sont susceptibles d’être tués par leurs propres collègues.

Après, les otages israéliens tués par leur propre armée, c’est au tour de leurs soldats libérateurs qui se font canarder entre eux-mêmes.

Soit, l’information est fausse pour minimiser le nombre des soldats tués par le Hamas, soit l’armée Tsahal est nulle et, dans les deux cas, ce n’est pas un bon signe pour la réputation de la première armée du moyen orient ; Ce n’est pas une particularité de l’armée israélienne (quoique) de minimiser ses pertes face à l’adversaire.

Ceci dit, la question de fond demeure ailleurs :

Voilà plus de sept mois de guerre à Gaza, mené par l’armée prétendument la plus puissante de la région, avec un arsenal militaire disproportionné (1) par rapport à son irréductible ennemi le Hamas qui ne compte au plus 30 000 combattants et pour quel résultat, hormis le massacre de presque 40 000 civils palestiniens tués, leurs habitations et infrastructures à 70 % démolies ainsi qu’un peuple israélien traumatisé, qui n’a jamais subi un tel affront à l’intérieur même de son territoire, avec autant de morts, lors de l’attaque des combattants palestiniens du 7 octobre 2023.

Du côté israélien, il est temps d’abandonner les prétentions messianiques de la terre promise d’un autre temps, les ambitions politiques personnelles et démesurées, l’appropriation des biens et des terres d’autrui.

Du côté palestinien, ils doivent resserrer leurs rangs pour créer une coalition digne de ce nom pour gouverner un futur état palestinien tel que défini par les résolutions de l’ONU.

Se nourrir de fallacieux slogans tels un Israël menacé dans son existence, des Palestiniens terroristes et non pas des résistants, la terre promise des uns et l’état islamique des autres et autres balivernes doivent cesser.

La seule voie éminemment souhaitable pour la paix des deux peuples et qui assurera la paix pour tous sera la solution à deux états, sans quoi, il ne peut y avoir aucune sécurité, ni pour l’un ni pour l’autre, non seulement dans les territoires du conflit, mais avec une possible expansion ailleurs dans le monde.

L’occident doit également comprendre que ce n’est pas parce qu’il a ostracisé les juifs pendant plus de deux millénaires et accompli le plus ignoble massacre des leurs pendant la deuxième guerre mondiale, qu’il se sente inconditionnellement en faveur d’Israël dans ses pires exactions et déni des droits du peuple palestinien qu’il tente d’ostraciser à son tour, voire pire, commettre des actes génocidaires.

(1) Nous avons tous en mémoire que les USA avec ou sans coalition, malgré leur supériorité militaire conjuguée avec celle des alliés, ne les ont pas empêchés d’échouer aux Vietnam, Afghanistan, Irak, Syrie et Lybie contre de simples guérillas employant des techniques de combats non conventionnelles.

Édito : Massine TACIR  

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Droit, démocratie et la pâte à modeler.

Souvenons-nous du montage vidéo à propos de l’attaque du 7 octobre, conçu par Israël est projeté à l’Assemblée Nationale sans aucun obstacle, de surcroît, avec un plaidoyer virulent d’un député portant une casquette aux couleurs du pays de Netanyahou, plutôt que celle, aux couleurs tricolores de la France qu’il était censé représenter, avec, de surcroît, une couverture médiatique des plus impressionnantes.

Le 4 mai 2024, le chirurgien Anglo-palestinien Ghassan Abu Sitta devait lui aussi témoigner de l’enfer des Palestiniens à Gaza devant le sénat, mais il a été refoulé à l’aéroport de Charles De Gaulle, l’entrée en France lui a été refusée.

Sachant que ce Palestinien est de nationalité anglaise, de ce fait, il n’avait besoin d’aucun visa dès lors que son séjour ne dépasse pas les 90 jours en France. Ce n’est donc pas la raison de son refoulement.

La raison de son refus, dixit l’administration douanière est que le chirurgien était signalé aux fins de non-admission dans l’espace Schengen par l’État allemand. Or, pour que cette interdiction soit fondée, « l’individu doit constituer une menace à l’ordre public ou à la sécurité publique par sa présence sur l’Etat visité » et, dans ce second cas, sa présence à un colloque au sénat qui l’a invité, ne constitue pas non plus un danger au sens de cette interdiction.

En fait, il apparaît clairement qu’un individu palestinien ou pro palestinien, un journaliste, un média ou un politique qui tente d’éclairer ou tirer l’alarme sur ce que fait subir Israël à Gaza, en Cisjordanie et même dans les pays voisins, il trouvera toujours, face à lui, un prétexte de droit ou de démocratie, façonné comme avec de la pâte modeler, pour lui donner la forme que l’on veut.

Périclès et consorts, les pères de cette valeur noble qu’est la démocratie, doivent recevoir de sacrées secousses dans leur tombe.

Édito : Massine TACIR

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Les pères de la démocratie s’insurgent

Aux pieds des statues de Périclès et Clisthène à Athènes, les pères grecs de la démocratie, un papyrus d’époque a été trouvé le 7 octobre 2023 sur lequel était écrit, en lettres grecques:

« Inutile de se complaire à la rhétorique de notre temps, projetés dans le vôtre, nous vous le disons crûment : Nous pardonnons aux totalitaires et leur « démocrassouille (a) » à qui vous prétendez donner leçon, mais à vous non car, votre démocrabsurde (b) déshonore notre éthique de la démocratie. À vous observer dans votre quotidien, vos politiques et vos médias adoptent davantage la démocrassouille des totalitaires plutôt que notre noble valeur des démocrates et pire, toute honte bue. Sachez que le verbe haut ne craint pas l’épée de bronze, qui, malgré sa dureté, risque de fondre. » *

* Métaphore

(a) Terme que l’écrivain et essayiste Med Kamel Yahiaoui utilise pour désigner une démocratie malsaine.

(b) Terme que l’écrivain et essayiste Med Kamel Yahiaoui utilise pour désigner les entorses flagrantes à la démocratie.

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Les produits chimiques contre des présumés nuisibles humains.

Souvenez-vous, des produits chimiques utilisés par Sadam Hussein contre sa population kurde, qui lui a valu la condamnation unanime de l’ONU et du Conseil de Sécurité, une des conséquences de l’invasion de l’Irak et l’assassinat de son président.

De même pour Bachar El Assad, condamné pour l’usage également de produits chimiques contre sa population, lui, sa baraka l’a épargné d’une telle sentence, mais la Syrie, son pays a été dévasté.

Rappelons que l’usage des armes chimiques utilisées par l’armée d’un quelconque pays est considéré comme un crime de guerre dès lors que ces armes chimiques sont utilisées contre des civils et leurs biens.

Mais d’abord, qu’est-ce que ce produit parmi les produits chimiques incriminés ?

Le phosphore blanc réagit avec l’oxygène et se met à brûler à des températures comprises entre 800 °C et 900 °C, soit autant que la chaleur d’un four industriel. De quoi détruire tout organisme vivant. Extrêmement mortel et toxique pour les humains, le phosphore ne l’est pas moins pour la nature, il ravage les cultures, rend les terres improductives pendant des années et détruit la nature.

C’est précisément ce produit chimique qu’utilise à outrance Tsahal, l’armée israélienne à Gaza, en Cisjordanie, mais aussi dans les pays limitrophes que sont le Liban et la Syrie, pays souverains selon le droit international dont Israël bafoue sans retenue leur souveraineté, sous la bienveillance du sempiternel Véto de son protecteur américain, qui lui garantit l’impunité.

Est-ce condamnable ? Non, mais « ce motus et bouche cousue », OUI !

Edito : Massine TACIR