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Controverse de la terre promise et la descendance d’Abraham

J’ai demandé à un rabbin et un imam « new âge » (3) de m’expliquer la controverse de la terre promise et des héritiers du patriarche ABRAHAM, voici ce qu’il en résulte :

Au commencement, dans le conflit Israël Palestinien actuel, on trouve déjà plusieurs controverses dans la Torah (Bible hébraïque), tant sur la légitimité de la descendance du patriarche Abraham que sur la notion même de la terre promise.

En premier lieu, Abraham a eu deux fils, Ismaël et Isaac :

ISMAËL, le premier fils d’Abraham, a été engendré avec sa servante égyptienne Agar, avec l’accord de son épouse Sarah stérile.

ISAAC, le second fils d’Abraham a été engendré avec Sarah, son épouse légitime par un miracle divin. Le nom d’Isaac signifie en araméen « Rire », la tradition dit que lorsque Sarah a appris qu’elle était enceinte par la volonté divine, s’était mise à rire en évoquant l’impossibilité d’un tel état étant donné son âge et celui de son époux Abraham.

ISMAËL engendrera la lignée des Palestiniens (arabes).

ISAAC, engendrera la lignée des juifs.

Ismaël et Isaac, de par leur paternité, sont à l’origine des deux peuples sémites de la descendance de SEM par leur père, jusque-là pas d’équivoque.

La « terre promise », située dans le pays de Canaan (1) est la terre ou Abraham, originaire de la ville de Ur en Irak, a émigré.

La Torah (Bible hébraïque) dit que cette terre a été donnée par Dieu à Abraham et sa descendance (Genèse 15 :18 -21 ;17 :8) et c’est précisément à partir de ce moment que vont dévier les interprétations :

Abraham bénit ses deux enfants Ismaël et Isaac ainsi que leur descendance et leur promet qu’ils seront deux grandes nations bénies à leur tour par son seigneur.

C’est alors qu’intervient une jonglerie religieuse pour dire, finalement, que Sarah, la femme d’Abraham, avait précisément expulsé Ismaël et sa mère Agar dans le désert, pour faire de son fils Isaac le seul et unique héritier d’Abraham, alors qu’à cette époque, la notion d’enfants légitimes et illégitimes n’existait pas, seule la paternité du père était légitime quelle que soit la mère génitrice. ; Ce sera le cas pour les descendants de Jacob, baptisé plus tard du nom d’Israël, puisque les douze tribus d’Israël seront issues de deux femmes et de deux servantes (2).

C’est à ce stade qu’Ismaël, le premier fils d’Abraham sera écarté de l’héritage de son père, sa descendance subira le même sort, Abraham deviendra donc le patriarche des Hébreux, son fils Isaac et sa descendance seront les seuls héritiers d’Abraham.

Ce qui revient à dire autrement, que le patriarche Abraham, réputé être juste et adorateur de dieu, n’est qu’un goujat à l’encontre de son fils Ismaël et sa descendance.

Notons cependant, que la Torah juive, la Bible chrétienne et le Coran de l’Islam que nous connaissons aujourd’hui, ont été tous les trois modifiés, au gré des temps jusqu’au IX siècles, voire jusqu’au XII siècle pour la Torah avec l’apport de Moïse Maïmonide, rabbin de Cordoue, ou encore les équivoques historiques relevées par Henri ATLAN (4), d’origine juive, Professeur et historien ou Shlomo SAND (5), également juif, son contradicteur.

S’ajoutent à cela les probables modifications intentionnelles ou liées à la traduction en grec.

Tout compte fait, si l’on se base sur la notion d’appartenance de la « terre promise », pour peu qu’elle puisse faire force de loi divine en ce XXIe siècle ! On serait tenté de dire qu’elle est la copropriété des héritiers d’Isaac et d’Ismaël, donc, à la fois aux juifs et aux Palestiniens.

Cependant, le religieux et le droit contemporain ne font pas bon ménage de nos jours, pour cela, il faudrait plutôt se référer aux résolutions de l’ONU et du Conseil de Sécurité, délimitant pour chacun des belligérants, sa part de cette terre promise pour vivre en paix et cesser ainsi les tragédies macabres de deux peuples.

 Ironie du sort, le nom de Canaan est celui du petit-fils de Noé qui « a été maudit pour avoir révélé la nudité de son grand-père Noé », comme si, au regard de la situation actuelle dans cette région, la malédiction continue à sévir.

  • Jacob épousa les deux filles de Laban, (frère de Rebecca femme d’Isaac) Léa et Rachel, comme les deux femmes avaient parfois du mal à avoir des enfants, comme l’usage d’Abraham et Sarah, ce seront leurs servantes Zilpa et Bilha qui enfanteront, l’une les deux fils Dan et Nephtali par Bilha et les deux autres fils Gad et Aser par Zilpa qui compléteront ainsi les douze tribus d’Israël. Ainsi si l’on se réfère à l’illégitimité d’Ismaël selon Sarah, quatre tribus juives le seront aussi (tribus de Dan, Nephtali, Gad et Aser).
  • Le rabbin et l’imam, ont chacun prêché pour leur paroisse en relevant quelquefois des controverses d’interprétations entre les deux religions, mais pour l’essentiel et avec quelques nuances près, ils acceptèrent ce compromis.
  • Le professeur Henri ATLAN met en lumière le long processus historique qui conduit le peuple juif, à l’origine défini par une tradition, une mémoire et une législation à devenir au Moyen Âge, une religion au sens strict du terme, avec des principes doctrinaux différents de ceux du christianisme et de l’Islam (conférence de M. Henri Atlan à l’Espace culturel Élie Wiesel le 19 mars 2014).
  • Son livre « Comment le peuple juif fut inventé», Ed. 2008, une étude de la construction nationale israélienne par le mouvement sioniste. Il y défend l’idée que cette construction s’est appuyée sur un récit fondateur mythique, faisant des populations juives un peuple, uni par une même origine et possédant une histoire nationale commune, remontant à la terre d’Israël. Sand nie la réalité de cette origine commune, mettant en avant l’importance des conversions au judaïsme dans la constitution des populations de confession juive. D’autre part, pour lui, jusqu’à l’avènement du sionisme, ces populations ne se définissaient qu’à travers leur appartenance religieuse en commun et ne se percevaient donc pas comme un peuple. Le livre a suscité beaucoup de débats et controverses
    • Extrait du livre « Israël et Palestine, Droit Divin ou Droit Contemporain » par Med Kamel YAHIAOUI

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