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La démocratie et les droits de l’homme sont un chemin truffé d’embuches pour les démocraties naissantes et à fortiori dans un contexte de vagues terroristes que subie hélas la Tunisie.Il est certes  équitable de faire un préalable des droits de l’homme, mais raisonnablement en tenant compte des contraintes de l’environnement assassin qu’entretiennent les terroristes.Tolérer quelques légères manquements au sens des droits de l’homme dans la mesure d’un resultat probant face aux terroristes et condamner sans réserve ceux des autorités qui outre passent leur mission.

Yakaledire – etido

Tunisie : 46 ONG dénoncent les abus commis au nom de la lutte antiterroriste

Policiers tunisiens postés à Ben Guerdane (est) après les attaques jihadistes qu’a connues cette région. © Feres Najar/AP/SIPA

Afin de dénoncer les abus commis au nom de la lutte contre le terrorisme, 46 associations tunisiennes et internationales ont adressé une lettre ouverte à l’ensemble du peuple tunisien. Elles demandent à l’État d’agir pour respecter les droits des citoyens.

Publiée sur le site de Human Rights Watch (HRW), cette lettre entend répondre « aux inquiétudes légitimes » du peuple tunisien sur les violations des droits de l’homme commises au nom de la lutte contre le terrorisme.  

Une loi anti-terroriste décriée

Parmi les signataires, il y a trois organisations du quartet tunisien qui a reçu l’année dernière le prix Nobel de la paix ; l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Ordre national des avocats de Tunisie (ONAT) ; deux fondations représentent les familles des leaders politiques assassinés, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ; et des organisations internationales comme le Réseau euro-méditerranéen des droits humains, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et Oxfam. 

Les organisations signataires insistent sur « la nécessité de combattre tous les actes terroristes et d’en poursuivre les auteurs, les instigateurs et les planificateurs ». En même temps, Elles reconnaissent « le devoir de l’État de protéger les droits de toutes les personnes sur son territoire, y compris le droit à la vie et à la sécurité ».

« Beaucoup disent que les policiers ont le droit de faire ce qu’ils veulent pour qu’ils anéantissent le terrorisme. Ça veut dire quoi faire ce qu’ils veulent ? Ça veut dire t’humilier, défoncer la porte de chez toi ? », s’indigne le rappeur Mohamed Amine Hamzaoui dans une vidéo accompagnant cette lettre ouverte.

« Les policiers sont en contact direct avec les citoyens. Ils doivent nous respecter. Sinon, on a qu’à rappeler Ben Ali et revenir à l’État policier si c’est ça ce qu’ils veulent !», assènent, dans la même vidéo, les artistes Anis Gharbi et Marouane Ariane.

Messages forts

« L’injustice est une chose affreuse, qu’elle vienne des terroristes ou de la police », ajoute la championne olympique Habiba Ghribi.

Entre 2015 et 2016, la Tunisie a connu plusieurs attentats meurtriers (Bardo, Sousse, Tunis) dont le dernier, celui de Ben Guerdane, à une trentaine de kilomètres de la frontière tuniso-libyenne, a fait 18 morts le 7 mars.

Les organisations tunisiennes de droits de l’homme ont recueilli plusieurs témoignages de personnes affirmant avoir subi des abus pendant les opérations menées dans le cadre de la loi antiterroriste de 2015, qui confère de larges pouvoirs aux forces de sécurité et rallonge les délais de détention. 

Sources : http://www.jeuneafrique.com/321584/politique/tunisie-46-ong-denoncent-abus-commis-nom-de-lutte-antiterroriste/